Inclusivité
L’inclusivité vise à ce qu’un message, un espace, une offre… puisse s’adresser à tout le monde et que chacun·x·e puisse y accéder sans discrimination et sans crainte. Cela peut passer par l’adoption de la neutralité universaliste. Pour autant, dans un principe d’équité sociale, cela implique également de prendre en compte de manière explicite les enjeux relatifs aux populations les plus vulnérabilisées.
Il s’agit de reconnaître l’existence de la diversité humaine et la richesse qu’elle représente ainsi que de prendre une position claire pour l’égalité, l’équité et l’inclusion ainsi que contre toute forme de discrimination. Dans certains cas, une approche spécifique est nécessaire, en tout cas pour un temps (ex. offre spécifique, notamment communautaire ou en non-mixité choisie).
- Neutralité universaliste: ex. “Tout le monde est bienvenu ».
- Inclusivité explicite : ex. “Nous accueillons toutes les personnes, quels que soient leur genre et le sexe qui leur a été assigné à la naissance”.
- Spécificité : ex. “Offre par et pour les personnes trans”.
Les offres générales devraient être inclusives de la diversité humaine et le cas échéant des offres adaptées devraient autant que possible être mises en place pour répondre à des besoins spécifiques ou à des réalités particulières.
QUELQUES EXEMPLES
- Les espaces d’échange collectifs généraux devraient être inclusifs et accessibles à tout le monde. Le cas échéant, des espaces spécifiques devraient être mis en place. Par exemple : des personnes avec une expérience migratoire / allophone, des personnes pratiquant le chemsex, notamment des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes…
- Afin de favoriser l’accès, il est également possible de mettre en place des espaces / plages d’accueil / entretien / consultation spécifiques à un public particulièrement vulnérabilisé.
- La composition des équipes peut également être un facteur important d’inclusion et d’accessibilité. Les personnes peuvent préférer s’adresser à une personne avec laquelle elle partage une facette identitaire et/ou des expériences de vie. Cela peut donc être un avantage pour une institution d’avoir des personnes issues de diverses communautés dans ses équipes. Des offres spécifiques peuvent également être développées en collaboration avec les équipes de l’institution et des représentant·x·e·s de la population à atteindre.
Toutes les personnes doivent pouvoir se reconnaître dans les illustrations et les messages de l’institution et doivent se sentir les bienvenues.
QUELQUES EXEMPLES
- Élaborer une offre sur les enjeux de consommations/addictions s’adresse à “toute personne consommatrice de substances quel que soit son origine, sa culture… son sexe, son genre et son orientation sexuelle/affective” ou encore qu’un service à destination des personnes LGBTIQ+ propose des offres concernant la consommation de substances.
- Incarner l’inclusivité par des messages explicites et des visuels dans sa communication (imprimée et numérique) ainsi que dans les locaux de l’institution ouverts au public. Par exemple, une rubrique sur le site internet, une charte de la diversité et/ou des symboles communautaires peuvent être présents à l’entrée, dans la salle d’attente et/ou les espaces d’entretien/consultation. L’institution peut également s’abonner à des publications communautaires et/ou spécialisées afin de les mettre à disposition des équipes et du public.
Une institution peut affirmer son inclusivité en prenant une position claire sur les enjeux relatifs à la diversité sexuelle et la pluralité des genres ainsi que sur la consommation de substances.
QUELQUES EXEMPLES
- Cela peut se traduire au travers d’un document formel comme les statuts, le règlement du personnel, le règlement intérieur ou une charte spécifique. Ces documents doivent indiquer clairement que l’institution est pour l’égalité, l’équité et contre toute forme de discrimination et qu’elle s’engage à prendre toutes les mesures possibles visant à l’inclusivité. Ces prises de positions et mesures doivent explicitement inclure divers enjeux entre autres ceux relatifs au sexe, au genre (identité et expression) et à l’orientation affective et/ou sexuelle ou encore à la consommation de substances.
- Pour ce processus, une institution peut s’inspirer d’institutions ayant déjà mis en œuvre une politique d’inclusivité et/ou solliciter des organismes communautaires et/ou spécialisés qui œuvrent dans ce domaine. Cela a notamment conduit au développement de divers labels.
- Il peut être utile de mettre en place un processus participatif impliquant les diverses populations concernées par les problématiques auxquelles tente de répondre l’institution. Pour que ce processus soit le plus efficace possible, les personnes impliquées doivent autant que possible correspondre au mieux aux publics de l’institution c’est-à-dire des personnes pouvant potentiellement profiter de l’offre de l’institution, car elles habitent la région, sont concernées par les enjeux auxquels tente de répondre l’institution… cela permettra notamment de prendre en considération les enjeux intersectionnels (ex.-personne trans/homo et consommatrices).
Le principe de base est de ne demander que les informations indispensables (obligatoires) ou pertinentes (optionnelles) et de le faire de la manière la plus adéquate et la plus inclusive possible.
Une distinction doit être faite entre les données administratives, les données sociales et les données médicales. Des procédures de recueil, d’enregistrement et d’accès distincts devraient être mises en place afin d’assurer la protection des données et la vie privée des personnes.
Pour l’identité de la personne, les informations d’état civil (nom, prénom, sexe) peuvent être nécessaires, mais en complément les informations concernant l’identité vécues (pronom, genre) devraient être demandées afin de pouvoir les utiliser de manière privilégiée dans les interactions directes avec la personne (échanges écrits et verbaux).
La situation matrimoniale de la personne peut différer de sa situation relationnelle réelle. Il peut être pertinent de demander la situation à l’état civil, mais en complément il semble nécessaire de questionner la situation réelle. Par exemple : toutes les personnes mariées ne divorcent pas après une séparation, toutes les personnes célibataires ne vivent pas seules, toutes les personnes ne vivent pas avec leurs enfants et toutes les personnes n’ont pas encore de lien de filiation avec leur enfant.
Exemple de formulaire administratif
Exemple de questions posées pendant une anamnèse
La mallette genre : outil pédagogique et didactique veut faciliter la prise en charge sexo-spécifique des femmes toxicodépendantes – Plateforme romande Femmes qui est aujourd’hui la Plateforme Genres et sexualités