les motivations de consommer
La consommation de substances est une pratique courante et qui remonte à des milliers d’années dans toutes les civilisations et dans toutes les cultures. Bien que des facteurs contextuels tels que les changements dans l’approvisionnement et la disponibilité des substances puissent déterminer le comportement, les motivations individuelles influencent considérablement les habitudes de consommation. La théorie motivationnelle met en évidence qu’il existe de nombreux facteurs qui peuvent inciter à la consommation.
- Le plaisir et la recherche de sensations.
- La gestion du stress et de l’anxiété.
- L’influence sociale et la pression des pairs.
- La curiosité et l’expérimentation.
- La dépendance physique ou psychologique.
- L’automédication.
Ces motivations peuvent parfois conduire à la polyconsommation, qui fait référence à l’utilisation simultanée de plusieurs substances. La polyconsommation comporte parfois des risques pour la santé. En effet, par exemple, dans un contexte sexuel, l’utilisation de poppers avec du viagra, de l’ecstasy ou du cannabis peut constituer un risque pour la santé. Le site Know-Drugs apporte des informations supplémentaires sur cette question.
La théorie motivationnelle est une approche psychologique qui vise à expliquer la consommation de substance en partant du postulat qu’il existe 4 types de motivations regroupés sous deux dimensions principales.
LES MOTIVATIONS CENTREES SUR SOI
- Des motivations d’amplification (recherche de plaisir)
- Certaines personnes consomment des substances pour rechercher des expériences agréables et plaisantes. Elles peuvent être motivées par les effets euphorisants, la relaxation ou l’augmentation du plaisir sensoriel associés à la consommation de substances.
- Des motivations d’évitement (recherche de soulagement)
- Certaines personnes consomment des substances pour soulager des émotions négatives ou des situations stressantes. Elles peuvent utiliser les substances comme un mécanisme d’adaptation pour faire face à l’anxiété, la dépression, le stress ou d’autres problèmes émotionnels.
LES MOTIVATIONS CENTREES SUR LA SOCIETE
- Des motivations sociales (création de lien social)
- Certaines personnes consomment des substances pour rechercher une stimulation et une excitation accrues. Elles peuvent être motivés par les effets stimulants des substances, qui peuvent augmenter l’énergie, la sociabilité ou l’estime de soi.
- Des motivations de conformismes (évitement de la désapprobation sociale)
- Certaines personnes consomment des substances pour s’adapter aux normes sociales ou aux attentes des groupes auxquels ils appartiennent. Ils peuvent être motivés par le désir de s’intégrer socialement, d’être acceptés par leurs pairs ou de se conformer aux comportements perçus comme “normaux”.
De nombreuses études ont cherché à savoir si les propriétés psychoactives des substances pouvaient conduire à des différences dans les raisons de la consommation en particulier concernant l’alcool et la marijuana. L’étude réalisée par Biolcati et Passini en 2019 conclut que les motifs sociaux sont des facteurs centraux sous-jacents à la consommation d’alcool, mais ne sont pas des prédicateurs significatifs à la consommation de marijuana. Ce résultat peut s’expliquer en raison du fait qu’à la différence de la marijuana, l’alcool est une substance légale et socialement acceptée.
La polyconsommation se réfère à l’utilisation de plusieurs substances en même temps sur une courte période avec un chevauchement des effets. L’étude réalisée par Boileau-Fardeau et al. en 2022 au Canada a synthétisé huit motivations qui sous-tendent la polyconsommation de substances et sa répartition d’un point de vue temporel.
USAGE SEQUENTIEL
L’usage séquentiel se réfère à la consommation d’une substance après que l’effet d’une autre substance ait atteint son pic.
- Atténuer les symptômes de sevrage:
- La combinaison la plus courante est de prendre un stimulant suivi d’un dépresseur pour favoriser le sommeil, soulager l’anxiété ou éviter les symptômes de manque.
- Dans certains cas, certaines personnes consomment une substance de la même classe pour atténuer les effets de sevrage d’une autre drogue. Par exemple, l’oxycodone est utilisée pour atténuer la douleur liée au sevrage de l’héroïne.
- Prolonger un état d’euphorie :
- La combinaison de stimulant et d’opioïdes permet de prolonger un état d’euphorie.
USAGE SIMULTANE
L’usage simultané consiste à consommer au moins deux substances en même temps sur une courte période. Cet usage est motivé par le désir d’équilibrer ou de contrer les effets d’une substance en utilisant une autre substance, d’augmenter un état d’euphorie, de réduire la consommation globale de substances ou de reproduire l’effet d’une autre substance.
- Équilibrer les effets
- Des substances ayant des effets psychoactifs opposés sont utilisées simultanément pour atteindre l’état mental souhaité ou pour atténuer les effets indésirables. Par exemple, un stimulant est utilisé pour éviter la somnolence causée par la consommation d’un opioïde ou d’un dépresseur.
- Contrer les effets
- Les substances ayant des effets complémentaires sont consommées simultanément pour contrer les effets indésirables. Par exemple, les médicaments contre la dysfonction érectile servent à contrer l’effet de la méthamphétamine sur la performance sexuelle.
- Augmenter un état d’euphorie
- Les motivations de la polyconsommation incluent la combinaison de drogues pour créer des effets psychoactifs synergiques dans le but d’intensifier ou d’augmenter les effets d’une autre substance. Souvent, les stimulants sont consommés en combinaison pour augmenter l’état d’euphorie.
- Réduire l’utilisation globale
- Les substances peuvent être consommées simultanément comme stratégie de réduction des méfaits pour réduire la consommation de substances. Par exemple, l’alcool est utilisé avec un opioïde pour obtenir le même effet qu’avec l’alcool, tout en réduisant la consommation globale.
- Reproduire l’effet d’une autre substance
- Les substances sont mélangées pour aider les consommateurs à obtenir un effet souhaité si la substance privilégiée n’est pas disponible ou vendue à un prix élevé.