LGBTQI+
Historiquement, le terme LGBT désigne les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et trans. Les lettres I (personnes intersexes) et Q (personnes queers) sont venus s’ajouter avec la mention d’un + afin d’inclure une plus grande diversité d’identités de genre, d’orientations sexuelles ou affectives et de caractéristiques sexuelles, comme c’est le cas de la non-binarité, la pan(sexualité) ou l’aromantisme par exemple.
Les parcours sont toujours individuels et dépendent notamment de la personne et de son contexte de vie.
- Une personne peut avoir des compétences personnelles et/ou des ressources sociales qui lui permettent de surmonter les difficultés rencontrées. Pour autant, ce n’est pas le cas de toutes les personnes et en particulier de celles se trouvant à l’intersection de plusieurs facteurs de vulnérabilité.
- Le contexte de vie peut influencer le fait de pouvoir envisager être LGBTIQ+, de le questionner, de l’accepter, de l’affirmer et de vivre sereinement. Être dans un contexte de vie (perçu comme) acceptant, disposer de soutiens sociaux (accessibles) et avoir (eu) des expériences positives constituent des facteurs de protection importants. À l’inverse, un contexte (perçu comme) rejetant, l’absence de soutien (identifiés) et les expériences négatives vécues ou observées constituent des facteurs de vulnérabilité.
Lorsqu’une personne découvre qu’elle est intersexe, que son identité de genre ne congrue pas (totalement) avec le sexe qui lui a été assigné à la naissance ou qu’elle n’est pas attirée (uniquement) par les personnes du même sexe… elle est souvent seule.
Elle peut manquer d’informations objectives sur le champ des possibles, de modèles identificatoires positifs et de projections d’avenir épanouissantes. Des soutiens sociaux ne sont pas identifiables et/ou accessibles, en particulier des pairs. Ce sont pourtant des éléments essentiels pour se construire positivement et s’affirmer. D’autant plus qu’elle peut être quotidiennement confrontée à des images négatives et cible ou témoins de discriminations. Des sentiments de honte, de culpabilité ainsi qu’une mésestime de soi et un fatalisme peuvent alors apparaître.
Comme ce n’est pas quelque chose de visible pour des tiers, la personne se retrouve alors dans une tension :
- Rester dans le secret (Placard) et éviter de se retrouver confrontée aux discriminations et violences qu’elle peut observer envers les personnes LGBTIQ+
- Se révéler (Coming out) afin de pouvoir en parler et le cas échéant obtenir de l’aide, mais alors prendre le risque d’être la cible de rejets et de violences.
Cette question se pose à chaque fois que la personne arrive dans un nouvel espace ou fait une rencontre. C’est un stress constant qui peut modifier le rapport au monde : la personne peut plus ou moins consciemment tout faire pour éviter d’être exposée à de potentielles violences/discriminations. Cela peut se traduire par des stratégies de dissimulation, d’évitement et dans tous les cas par de la méfiance et un stress spécifique. C’est un enjeu à prendre en compte et qui impose d’avoir une approche inclusive de la diversité sexuelle et de la pluralité des genres.
La communauté LGBTQI+ est confrontée à de multiples enjeux comme:
- La discrimination,
- La violence
- L’inégalité des droits
- L’inégalité dans les soins,la marginalisation et l’isolement.
Ces différents éléments peuvent avoir un impact sur la consommation de substances.
LA CONSOMMATION DE SUBSTANCES
Les enquêtes* menées auprès des personnes LGBTIQ+ tendent toutes à montrer des consommations (problématiques) plus fréquentes de tabac, d’alcool et d’autres substances psychoactives dans ce groupe de population.
Cela peut être dû à une multitude de facteurs individuels, mais aussi contextuels.
Par exemple, la grande majorité des espaces communautaires sont des espaces commerciaux et/ou festifs où l’alcool a une place importante. Les autres substances psychoactives y sont également largement disponibles et utilisées. Ainsi, les consommations peuvent jouer un rôle important dans les interactions communautaires depuis l’entrée dans la communauté et les premières expérimentations jusqu’à un âge avancé. En effet, les espaces communautaires physiques ou numériques étant les rares dans lesquelles les personnes LGBTIQ+ peuvent être elles-mêmes et rencontrer des pairs, elles vont les fréquenter plus souvent et plus longtemps que les autres groupes de population.
L’ISOLEMENT
Les enquêtes menées auprès des personnes LGBTIQ+ tendent également à montrer des prévalences plus importantes d’isolement social, de troubles psychiques et somatiques plus ou moins directement liées à des difficultés d’acceptation de soi (négativité intériorisée), mais surtout d’acceptation et d’intégration sociale, notamment la confrontation à des discriminations et violences (individuelles et/ou collectives) basées sur les niveaux de sexuation, le genre (identité, expression), l’orientation affective et/ou sexuelle (réelle ou présumée). En l’absence de facteurs de protection, ces facteurs de vulnérabilité peuvent constituer des prédispositions à des consommations problématiques d’alcool et d’autres substances psychoactives.
Des enquêtes spécialisées:
- Jeunes : Unisanté/IUMSP – études sur la victimisation des jeunes LGBT dans le canton de vaud
- HSH : Gaysurvey, EMIS (Suisse)– FSF : Profa (Descuves, Berrut), Infofouffe
- Trans : Bize & al. rapid assessment (2013)
- La santé des personnes LGBT en Suisse (2022)
Guide de santé sexuelle pour les lesbiennes bisexuel-le-x-s et queer ayant une vulve-LOS; SANTE SEXUELLE, Aide-Suisse contre le Sida
Une brochure d’éducation sexuelle pour les jeunes dès 12 ans sur l’amour, la sexualité, la contraception – SANTE SEXUELLE SUISSE