les espaces d’intervention
Le rôle des organismes de prévention devrait être de favoriser autant que possible la réduction des risques liés à la consommation, à la sexualité et aux situations spécifiques de consommation sexuelle.
En outre, comme les produits peuvent avoir un impact sur différents aspects de la vie des consommateur·trice·x·s, y compris leur santé sexuelle, il est crucial d’aborder systématiquement les questions de santé sexuelle lorsqu’il s’agit de consommation ou d’addiction.
Cette partie propose des pistes concernant des mesures et des interventions qui devraient être mises en œuvre afin d’améliorer l’accompagnement des personnes concernées.
Parmi les mesures essentielles figure la formation des membres des équipes (salariées et bénévoles, prévention et consultation/accompagnement) aux bases de la santé sexuelle.
Cela peut se faire de manière autonome ou dans le cadre de partenariats / collaborations avec des organismes intervenant dans le domaine de la santé sexuelle qui ont tout intérêt à faire de même avec les enjeux relatifs aux produits et à leur consommation.
La formation devrait couvrir divers enjeux de santé sexuelle, notamment :
- La diversité sexuelle et la pluralité des genres.
- La santé reproductive et la parentalité.
- La relation, le consentement et l’accompagnement des personnes ayant vécu des violences.
- La réduction des risques et les dommages liés au VIH et aux autres infections.
Les personnes doivent également être informées des enjeux intersectionnels entre santé sexuelle et consommation (ex. capacité de discernement et sexualité, consommation et désir, troubles érectiles liés à la consommation, consommation et grossesse, consommation et parentalité…) afin de pouvoir les prendre en compte dans les accompagnements.
Que ce soit pour les interventions dans les lieux festifs ou dans les espaces scolaires et de formation, certains enjeux de santé sexuelle devraient systématiquement être abordés en parallèle des questions relatives aux produits et à leur consommation.
QUELQUES MESURES
- Développer et mettre en œuvre les interventions en collaboration avec des organismes de prévention en santé sexuelle. ex: Nightlifevaud
- Inclure la santé sexuelle dans les outils d’intervention sur la question des consommations
- Mettre à disposition de matériel d’information sur la santé sexuelle
- Aborder systématiquement la santé sexuelle dans les discussions avec le public
- Connaître les sources d’information fiables (Sante-sexuelle, Aids, Drgay, ciao…) et le réseau local vers lesquels orienter pour plus d’informations (évaluation et conseil personnalisés) ou pour des prestations (vaccinations, contraception, dépistage, PrEP…).
Les personnes en charge de l’accueil et de l’accompagnement des personnes consommatrices ont un rôle essentiel à jouer dans l’intervention précoce, notamment en lien avec la santé sexuelle.
La santé sexuelle devrait être systématiquement abordée avec les personnes consommatrices rencontrées. Cela peut se faire lors d’un entretien individuel formel d’arrivée ou de suivi ou bien de manière plus informelle à l’occasion d’un aparté dans un espace d’accueil. Les espaces collectifs peuvent également être l’occasion de séances d’information et d’échange sur des enjeux de santé sexuelle.
QUELQUES MESURES
Afin de faciliter le dialogue dans les entretiens individuels, il peut être utile de poser à nouveau explicitement le cadre de confidentialité ainsi que les objectifs poursuivis :
- Permettre à la personne d’accéder aux informations adéquates afin de prendre ses propres décisions (relations et rapports sexuels, contraception, stratégies de réduction des risques infectieux…) puis d’accéder aux moyens pour les concrétiser,
- Pouvoir intervenir au plus vite et au mieux en cas d’expériences négatives (violences…) ou de problématiques potentielles (trouble de la libido et de l’érection, aménorrhée et enjeux gynécologiques, grossesse non planifiées, infections…).
Les consultations de santé sexuelle sont une excellente occasion pour aborder d’autres enjeux de santé. Ainsi, les personnes en charge des consultations de santé sexuelle ont un rôle essentiel à jouer dans l’intervention précoce, notamment en lien avec les consommations de substances.
Les consommations devraient être systématiquement abordées avec les personnes consultant pour des prestations de santé sexuelle. Cela peut se faire dans le cadre d’une consultation pour le choix d’une contraception lors d’un dépistage de routine… Cela est d’autant plus pertinent lors de consultation à la suite d’une pénétration sans préservatif (demande de contraception d’urgence, de traitement d’urgence anti-VIH), la consommation de substances pouvant être fréquemment impliquée.
La consommation de tabac, d’alcool et d’autres substances étant plus fréquente chez les personnes LGBTIQ+ de tout âge, il semble essentiel d’aborder ces enjeux lors des consultations des membres de ces populations. C’est tout particulièrement le cas des hommes gay, bi et des autres hommes cis ayant des rapports sexuels avec des hommes chez qui le Chemsex semble particulièrement présent.