L’orientation sexuelle et affective est une composante de l’identité sexuelle d’une personne qui se réfère aux préférences romantiques, sexuelles et émotionnelles d’une personne envers les autres personnes. Les orientations sexuelles les plus connues sont l’hétérosexualité, l’homosexualité, la bisexualité et la pansexualité, mais il en existe d’autres.
- L’échelle de Klein
L’échelle de Klein, également connue sous le nom d’échelle de Kinsey-Klein ou échelle de sexualité de Klein, est un outil utilisé pour évaluer l’orientation sexuelle d’une personne en la situant sur une échelle de 0 à 6. Cette échelle a été développée par le sexologue Fritz Klein en 1978, pour offrir une alternative à l’échelle binaire de l’hétérosexualité ou de l’homosexualité. Sur une échelle de 1 à 7 allant de “uniquement des personnes de l’autre sexe” à “uniquement des personnes du même sexe” la personne est invitée à se situer sur chacun de ces champs à chaque époque (passé, présent, avenir – idéal).
- Préférence émotive : envers qui la personne éprouve-t-elle des sentiments et avec qui elle envisage ou parvient-elle à établir une relation affective.
- Fantasmatique sexuelle : Avec qui la personne se projette-t-elle dans des relations sexuelles.
- Comportement sexuel : Avec qui la personne a-t-elle des rapports sexuels et avec qui sont-ils (le plus) épanouissants ?
- Préférence sociale : Avec qui la personne a-t-elle des contacts sociaux et avec qui est-elle le plus à l’aise en société, quel que soit le type de relation (sociale, affective, conjugale) ?
- Style de vie : avec qui la personne a-t-elle réellement des interactions sociales, à quelle communauté/culture a-t-elle le sentiment d’appartenir ?
- Identité : par quel(s) terme(s) la personne affirme-t-elle son orientation affective et/ou sexuelle (ace, hétéro, bi, pan, homo, gay, lesbienne, etc.,) ?
Cet outil n’est pas une mesure absolue de l’orientation sexuelle. Elle est plutôt conçue pour fournir une vision plus nuancée de l’orientation sexuelle et pour refléter la diversité de l’expérience humaine.
Le genre renvoie aux divers critères qu’une société considère comme distinctifs des garçons/hommes et des filles/femmes ainsi qu’aux attentes en termes de masculinité/féminité qui en découlent. Ces critères peuvent donc varier selon l’époque et/ou la génération ainsi que selon le lieu et/ou la culture.
- L’identité de genre
- L’expression de genre
- Transidentité
- Non-binarité
- Ressources
L’identité de genre correspond au sentiment profond d’être un homme, une femme, entre les deux ou ni l’un ni l’autre. Elle peut correspondre ou non au niveau de sexuation et/ou au sexe assigné à la naissance ou encore à l’état civil. Elle peut être stable tout au long de la vie ou au contraire évoluer au cours de la vie ou de manière fluide sur des périodes plus ou moins longues. L’identité de genre peut ne pas congruer avec les niveaux de sexuation, tout ou partie de la corporalité, l’expression de genre, le sexe assigné à la naissance et/ou à l’état civil.
L’expression de genre correspond à l’adoption d’attributs, de comportements et/ou de rôles socialement définis comme féminins, masculins, androgynes, neutres ou autres. Ces éléments sont variables d’une société à l’autre. L’expression de genre peut être nuancée, fluide et correspondre ou non à ce qui est attendu en fonction des niveaux de sexuation, de l’identité de genre, du sexe d’assignation ou de l’état civil.
À la différence d’une personne cisgenre, une personne trans ne se reconnaît pas ou pas totalement dans le sexe qui lui a été assigné à la naissance et/ou dans les attentes qui en découlent.
L’affirmation de genre est en premier lieu sociale et peut se faire par :
- Le choix d’un terme pour désigner son identité de genre (homme, femme, trans, non-binaire…).
- L’adoption d’un prénom et/ou d’un pronom (il, elle, il·elle, iel, ielle…).
- Un changement de prénom et/ou de sexe à l’état civil (procédure administrative sans exigence médicale).
- Son expression de genre (vêtements, voix, attitudes…).
Une personne doit toujours être désignée dans le genre qu’elle affirme. Une femme trans est une femme qui a été assignée au sexe masculin à la naissance. Elle a toujours été une femme aujourd’hui et depuis toujours. Il est donc également préférable de parler d’elle au féminin quand il est fait référence à sa vie avant son coming out.
Si la personne en éprouve le besoin, elle peut également affirmer son genre en intervenant sur son corps par des mesures médicales:
- Traitement hormonal : blocage hormonal et/ou traitement féminisant/masculinisant.
- Chirurgie du torse/de la poitrine, du visage, des organes sexuels internes et/ou externes…
Toutes les personnes trans ne recourent pas à des interventions médicales. Un corps peut donc pour tout ou partie ne pas correspondre à ce qui serait attendu en raison de l’identité de genre ou de l’état civil.
Lorsque l’on interagit avec une personne, il est essentiel de prendre en compte son genre. Utiliser un mauvais prénom ou pronom (mégenrage) est une violence. Lorsque l’on ne connaît pas une personne, il est préférable de
- Ne pas présumer de son genre et d’adopter des formulations neutres.
- Systématiquement s’enquérir de son genre par l’intermédiaire d’un formulaire adapté ou lors du premier échange. Le fait de se présenter en indiquant soi-même son prénom et son pronom peut aider.
Une transition n’est pas synonyme de stérilité et de renoncement à la parentalité. Avant une mesure médicale d’affirmation du genre, une personne trans peut avoir conservé des gamètes. Par ailleurs, un traitement hormonal d’affirmation du genre n’induit pas nécessairement ou pas totalement une suppression de la capacité reproductive.
- Une femme trans peut avoir conservé des gamètes (sperme) qui peuvent être utilisés dans le cadre d’une PMA / IAD pour sa compagne.
- Un homme trans qui a conservé son appareil génital natif peut tomber enceint malgré la prise de testostérone ou en cas d’arrêt (volontaire) du traitement hormonal.
Une personne non-binaire ne se reconnaît pas dans les genres binaires masculin/féminin. Elle n’est ni strictement/exclusivement un homme, ni strictement/exclusivement une femme. La notion de non-binarité recouvre une diversité d’identités de genre : non-binaire, agenre, bigenre, genre fluide (genderfluid), gender variant, gender queer, demi-girl ou demi-boy, neutre ou neutrois…
Une personne non-binaire peut décider d’affirmer ou non son genre de manière constante ou selon les moments en changeant de prénom(s), en adoptant un ou plusieurs pronom(s) ou encore par une expression de genre basée sur des attributs socialement définis comme masculin ou féminin. Certaines personnes non-binaires peuvent recourir ou non à des traitements médicaux d’affirmation de genre (traitements hormonaux ou chirurgicaux). Une personne non-binaire peut ainsi s’éloigner (ou non) de caractéristiques ou attentes associées au sexe qui lui a été assigné à la naissance, se rapprocher des caractéristiques associées à un autre genre ou encore volontairement combiner les caractéristiques associées aux différents genres de manière plus ou moins fluide, nuancée ou contrastée.
Toutes les personnes non-binaires (identité de genre) ne sont pas
- trans et réciproquement.
- androgynes (expression de genre) et réciproquement.
- intersexes (niveaux de sexuation natifs) et réciproquement.
Le rejet de la non-binarité est appelé enbyphobie et les discriminations ou violences envers les personnes non-binaires en raison de leur genre sont qualifiées d’enbyphobes. Il s’agit d’un néologisme à partir des initiales de Non-binaire (NB) prononcées à l’anglaise.
Les personnes non-binaires font face à des difficultés qui leur sont propres et qui sont liées à une société construite de manière genrée et binaire : langage, sanitaires, vêtements, état civil, formulaires administratifs et d’enquête…
Plusieurs pays ont mis en place un troisième genre, un genre neutre ou encore la possibilité de ne pas indiquer de genre à l’état civil.
TransGenderNetwork Switzerland – Association nationale des personnes trans
Une fiche d’information concernant la prise en charge adaptée aux besoins selon le genre– OFSP
Prévention des addictions selon le genre- Addiction Suisse
Il s’agit ici des distinctions biologiques et physiologiques mâles/femelles selon des normes médicales définies au cours de l’histoire.
Internationalement, divers critères primaires et secondaires sont utilisés ( ex : échelle Quigley ; Classification de Parder) :
- Gènes (caryotypes et présence/expression ou non de certains gènes) : XX, XY, X0, XXX, XXY, XYY
- Organes sexuels internes : Prostate, utérus…
- Organes sexuels externes : Pénis, clitoris, vulve..
- Gonades : Testicules, ovaires, ovotestis produisant ou non des gamètes (spermatozoïdes, ovules).
- Hormones : Testostérone, œstrogènes
- Phénotype (caractères sexuels secondaires) : morphologie, musculature, poitrine, pilosité…
Les niveaux de ces critères varient d’une personne à l’autre et pour une même personne ils peuvent évoluer dans le temps, de manière naturelle (puberté, grossesse, ménopause…) ou en raison d’une intervention (traitement hormonal, chirurgie).
- Intersexuation
- Sexe d’assignation et sexe à l’état civil
- Ressources
Dès la naissance ou plus tard dans leur vie, des personnes découvrent qu’à la différence des personnes dyadiques leur corps possède des caractéristiques biologiques ne correspondant pas ou qu’en partie aux catégories binaires employées généralement pour distinguer les corps “femelles” des corps “mâles”. Ce sont des personnes intersexes ou intersexuées.
Lorsqu’elles ne sont pas absolument nécessaires d’un point de vue médical, les opérations sur les personnes intersexes sans leur consentement et en particulier sur les bébés/enfants sont assimilables à des mutilations génitales et doivent être proscrites.
Sur la base des niveaux de sexuation observables à la naissance (généralement le développement des organes génitaux externes), un·x·e bébé est assigné·x·e à un sexe dans les 72h suivant la naissance.
En Suisse, seules les indications F et M sont actuellement possibles. Certains pays ont mis en place une indication neutre (X) et/ou ont décidé de retirer l’indication du sexe à l’état civil des documents d’identité et d’autres documents / bases de données officielles. L’objectif est alors de réduire les risques de stigmatisation pour les personnes dont le genre ne congru pas ou pas totalement avec l’état civil.
Le sexe assigné à la naissance correspond ou non / plus ou moins à l’identité sexuée et/ou au genre de la personne. En Suisse, depuis le 1er janvier 2022, l’indication du sexe à l’état civil peut être modifiée sur simple demande et sans exigence médicale. Jusqu’à 16 ans, l’accord d’un·x·e représentant·x·e légal·x·e est obligatoire.
InterAction Suisse-Association nationale des personnes intersexes.
Prise de position no. 20/2012 Berne, novembre 2012 Commission nationale d’éthique humaine, Attitude à adopter face aux variations du développement sexuel – Questions éthiques sur l’« intersexualité »
Collectif Intersexe Activiste – Oll France