Consommations et addictions
Définition de l’addiction par la Fédération des professionnels des addictions
Pour la Fédération des professionnels des addictions, qui regroupe les faîtières des trois régions linguistiques GREA (FR), Ticino Addiction (IT) et Fachverband Sucht (DE), les termes « Sucht » en allemand, « addictions » en français et « dipendenze » en italien sont utilisés de manière synonyme. On entend par addiction l’émergence d’un phénomène issu de multiples facteurs, à la fois médicaux, psychologiques et sociaux, impliquant la perte de maîtrise de l’usage d’un produit ou d’un comportement.
L’addiction ne permet plus à la personne d’être autonome face à son projet de vie et à ses relations sociales. Elle demande une réponse de la collectivité dans plusieurs domaines complémentaires, à savoir le social, la santé, la sécurité, l’éducation et l’environnement.
Définition de l’addiction dans le domaine médical et de la psychiatrie
Dans le domaine médical et de la psychiatrie, l’addiction est définie par 11 critères de diagnostics présentés dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM V) :
- Besoin impérieux et irrépressible de consommer la substance ou de jouer (craving).
- Perte de contrôle sur la quantité et le temps dédié à la prise de substance ou au jeu.
- Beaucoup de temps consacré à la recherche de substance ou au jeu.
- Augmentation de la tolérance au produit addictif.
- Présence d’un syndrome de sevrage, c’est-à-dire de l’ensemble des symptômes provoqués par l’arrêt brutal de la consommation ou du jeu.
- Incapacité de remplir des obligations importantes.
- Usage même lorsqu’il y a un risque physique.
- Problèmes personnels ou sociaux.
- Désir ou efforts persistants pour diminuer les doses ou l’activité.
- Activités réduites au profit de la consommation ou du jeu.
- Poursuite de la consommation malgré les dégâts physiques ou psychologiques.
En Suisse, la stratégie Addiction entrée en vigueur en 2017, constitue le premier cadre global d’orientation et d’action permettant à la Confédération, aux cantons et aux autres acteurs concernés de développer des solutions de manière conjointe, puis de les mettre en œuvre de manière coordonnée. Ce nouveau cadre a pour objectif de permettre d’augmenter l’efficience des activités pour toutes les addictions tant sur le plan des substances que sur celui des comportements.
Même si l’approche de la Stratégie Addictions est plus tolérante et centrée sur la santé et les droits humains, elle reste toutefois fidèle à la politique des 4 piliers du début des années 90 qui repose sur :
- La prévention : contribue à réduire la consommation des substances ou à éviter que des personnes ne commencent à consommer. La promotion de la santé et l’intervention précoce font par exemple partie de ce pilier.
- La thérapie : vise à soigner tout en abordant la possibilité de sortir de la dépendance. Les traitements de substitution ou la consommation contrôlée font partie du traitement.
- La réduction des risques : vise à réduire les dommages associés (maladies infectieuses par exemple) pour des personnes qui sont dans l’incapacité ou qui n’ont pas la volonté de cesser de consommer. La distribution de seringues propres ou le drug checking sont des outils de réduction des risques.
- La répression (devient régulation dans la stratégie) : vise à appliquer les règlementations et à contrôler les marchés.
Indexaddiction recense l’ensemble des services et des offres (résidentielles, semi-résidentielles, ambulatoires ou de réduction des risques) dans le domaine des addictions.
La stratégie nationale Addictions 2017-2024- OFSP
La charte du GREA – Groupement romand d’études des addictions
La Déclaration universelle des droits de l’homme- adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies dans sa résolution 217A (III) du 10 décembre 1948
La déclaration d’Ascona 2016 – Académie des Dépendances